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Vous êtes curieux de la Gestalt ?
Voici ce que je voudrais vous en dire…

Gestalt est un mot alle­mand sans équivalent dans notre langue et qui vient du verbe ges­tal­ten : « mettre en forme, donner une struc­ture signifiante ».

Il s’agit de mettre en lumière com­ment nous sommes en contact avec nous-mêmes (nos besoins, nos émotions, etc.), avec les autres et avec notre envi­ron­ne­ment.

Elle s’inscrit dans une démarche holistique qui vise le maintien et le développement d’un bien-être harmonieux et se pratique dans des contextes et avec des objectifs diverses : psychothérapie individuelle, thérapie de couple, groupe de thérapie, développement personnel mais aussi en entreprise. Elle s’adresse aux personnes souffrant de troubles physiques, psychosomatiques ou psychiques mais aussi à des personnes faisant face à des problèmes existentiels (conflit, rupture, deuil, burn out, dépression, chômage…). Elle est une aide précieuse pour toute personne cherchant un meilleur épanouissement de son potentiel latent.

« La Gestalt est une méthode trop efficace pour n’être réservée qu’à des malades ! » (F. Perls)

Approche globale phénoménologique

La posture gestaltiste est ancrée dans la phénoménologie, c’est-à-dire qu’elle met l’accent sur ce qui se déroule dans l’ici et maintenant de l’échange, en incluant ce qui peut se présenter du passé ou d’un futur imaginé.

Elle nécessite un être là d’un thérapeute sensible à son environnement et à son client. Plus qu’au contenu du récit, il va s’intéresser au processus et à son déroulé, le vers quoi qui éclaire ce qui nous pousse ou nous tire vers le monde. Autant que possible, la pureté de cette approche demande au thérapeute la suspension de tout jugement et l’accueil de la personne telle qu’elle est et où elle en est. Il se doit d’apporter une présence sécurisante, une conscience aigüe de l’environnement, des corps et des émotions, et une grande ouverture motivée par la curiosité de ce qui est pour l’autre.

Un Pas Sage Vers Soi - Psychothérapie © Armelle, Photographe et Gestalt praticienne
Un Pas Sage Vers Soi - Psychothérapie © Armelle, Photographe et Gestalt praticienne

L’ici et maintenant

L’idée du présent, de l’immédiateté du contenu et de la structure de l’expérience présente est l’un des principes fondamentaux de la Gestalt-thérapie.

« C’est par rapport à ce que je suis ici et maintenant à mes désirs, à mes besoins, que s’organise ce que je sens, ce que je perçois.» (M. Petit)

C’est dans cet espace-temps qu’émerge une gestalt suffisamment forte pour découvrir les fondements de la relation que l’organisme entretient avec l’environnement, que se réactualisent et se revivent les anciens conflits.

Ainsi les formes cristallisées retrouvent de la fluidité grâce aux interactions actives avec le thérapeute et donnent la possibilité du changement.

L’awareness

Le thérapeute gestaltiste est sans cesse dans une awareness interne à son propre ressenti et dans une awareness externe, attentif à ce qui se passe chez son client et dans l’environnement.

L’awareness est une notion qui évoque une présence à soi et à l’environnement dans l’ici et maintenant. Elle est une perception entière, consciente et non consciente de ce qui est dans l’instant. Elle demande une grande qualité de présence et d’observation au flux permanent des sensations physiques, des sentiments et des idées, mais aussi des figures qui apparaissent au premier plan des préoccupations sur un fond constitué par l’ensemble de la situation.

Centré sur le corps, cet état demande ouverture et vigilance à tout ce qui s’y passe, comme si on capturait un instantané du moment présent. Il est nécessaire de veiller à ce que l’activité du mental et de l’intellect ne perturbe pas l’accueil du ressenti corporel. Cet état combine une présence détendue à soi-même tout en étant présent à l’autre, ce qui permet la prise de conscience sur la façon dont nous percevons le monde. En effet, la réalité n’existe que d’après ce que j’en vois ou ressens. Donc chaque perception est unique et donne accès à un tout. Ce tout est plus grand que la somme de ses parties.

Un état d’awareness permet de décrire plutôt que d’expliquer et de regarder le comment plutôt que le pourquoi.

La Gestalt-thérapie permet de partir à la découverte, avec une vigilance tous azimuts, et n’oblige pas à définir l’itinéraire avec précision avant toute l’expédition. Une awareness aiguisée est la meilleure boussole pour accompagner le voyage, notamment celui que l’on peut proposer à son client avec l’olfaction d’une huile essentielle.

Un Pas Sage Vers Soi - Psychothérapie © Armelle, Photographe et Gestalt praticienne
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Le corps comme conscience

La Gestalt trouve sa place parmi les thérapies dites psycho-corporelles, avec une approche holistique de l’être humain. Elle ne dissocie pas le je et le corps. Elle aide à réintègrer dans le tout ce qui a été fragmenté et renié.

Les processus physiques (posture, tensions musculaire, troubles somatiques) sont considérés comme des expressions significatives de la personne. Une attention toute particulière est apportée aux mouvements, micro-gestes automatiques, voix, rythme de la respiration, circulation sanguine, rougeurs, pâleurs… Ces signes traduisent un besoin d’expression personnelle du client, volontaire ou bien involontaire. Ils sont une porte d’entrée directe pour un contact choisi souvent inconsciemment et permettent au client de verbaliser son propre ressenti, de faire des associations jusqu’à la prise de conscience, le tout étant souvent accompagné de manifestations émotionnelles qui sont des signes.

«Le corps à l’avantage d’être enraciné dans l’ici et maintenant alors que la parole s’égare volontiers dans l’ailleurs et l’avant, davantage préoccupé du quoi que du comment.» (S. Ginger)

Le corps et les mots résonnent les uns dans les autres jouant un rôle d’amplificateur. Leur conjonction permet une évolution rapide et durable par la libération de l’émotion qui sinon, alimente psychoses et névroses, maladies psychosomatiques et troubles sociaux.

Le cycle du contact

C’est une grille de lecture de ce qui se passe quand un organisme entre en contact avec l’environnement.

Elle se découpe en quatre phases :

Pré-contact (sensation) : émergence du besoin dans le flux des sensations.

Prise de contact (excitation) : mise en mouvement vers l’environnement pour identifier et choisir la ressource nécessaire pour répondre au besoin. L’objet désiré va devenir figure alors que l’excitation du corps va passer en fond.

Plein contact (accomplissement) : moment de la rencontre avec l’objet de notre choix.

Retrait (assimiliation) : moment du retrait qui permet l’assimilation et la croissance en intégrant l’expérience dans l’histoire de la personne.

À la fin du retrait ou post contact, l’organisme est à nouveau disponible pour un nouveau cycle. La Gestalt est bouclée. On revient au moment charnière de l’état zéro, au vide fertile de l’indifférence créatrice (Friedlander), d’où pourra émerger une expérience nouvelle.

Dans la pratique, de nombreuses Gestalts restent inachevées car le cycle du contact s’est interrompu. Ces perturbations sont repérables dans les situations répétitives, les résistances, les blocages, les arrêts, les sauts… qui viennent former une figure sur un fond.

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Les résistances

Le travail du Gestalt-praticien est de repérer les perturbations ou les mécanismes névrotiques d’évitements du contact et d’y remettre fluidité et harmonie.

Confluence : la frontière contact est dissolue laissant un champ indifférencié qui prête à confusion. On observe alors, de la part de la personne, un refus de sortir du retrait, un conformisme au désir de l’autre, une fusion incapacitant la séparation.

Introjection : elle devient pathologique quand la personne avale ce qui vient de l’environnement sans l’avoir transformé pour mieux l’assimiler, quand elle adopte une idée sans la critiquer. Ce sont, entre autres, tous les il faut… tu dois… de notre enfance. L’éducation repose en partie sur des introjections. 
Débusquer mes introjections permet de ne pas me lancer dans des Gestalts non satisfaisantes et de ne pas dépenser toute mon énergie à essayer de maintenir ensemble des corps étrangers à l’intérieur de mon système.

Projection : phénomène inverse de l’introjection (selon Perls), le Self déborde et envahi le monde. Par exemple, la personne reproche à son environnement l’agressivité qu’elle projette elle-même sur les autres. Elle culmine chez le paranoïaque méfiant et persécuteur. Elle est pourtant nécessaire à l’empathie. C’est son systématisme qui la rend pathologique.

Rétroflexion : la personne se fait à elle-même ce qu’elle voudrait faire aux autres ou voudrait que les autres lui fassent. « Elle envahit son propre monde intérieur ». Si la rétroflexion saine traduit un contrôle de soi, une éducation sociale, elle est pathologique quand elle aboutit à une inhibition permanente masochiste des pulsions ou à l’inverse une exacerbation des satisfactions narcissiques.

Égotisme : la frontière-contact est délibérément renforcée et le self s’exprime dans un Moi hypertrophié, en permanence au centre de l’action.

Déflexion : évite le contact direct en détournant la charge d’énergie de son objet premier. C’est une manœuvre de fuite et d’évitement du conflit.

Le Gestalt-praticien possède une double compétence : son regard, focalisé à la frontière contact, lui donne à la fois une vision systémique (les échanges avec l’environnement) et une attention à l’individu (l’awareness, les résistances, etc.). Cela lui donne un outil de diagnostic et d’accompagnement du changement, à la fois souple et performant.

La Gestalt est un art.

BIBLIOGRAPHIE

◉ Ginger Serge, La Gestalt. Une thérapie du contact, Hommes et Groupes Editeurs, Paris, 1987
◉ Kepner James, Le Corps retrouvé en psychothérapie, Retz/SEJER, Paris, 2004
◉ Masquelier Chantal et Gonzague, Le Grand livre de la Gestalt, Eyrolles, Paris, 2012
◉ Masquelier-Savatier Chantal, Comprendre et pratiquer la Gestalt-thérapie, Inter-Editions Dunod, Paris, 2008
◉ Perls Frederick, Hefferline Ralph, Goodman Paul, Gestalt-thérapie, L’Exprimerie, Bordeaux, 2001
◉ PETIT Marie, La Gestalt. Thérapie de l’ici et maintenant, ESF Editeur, Paris, 1984
◉ Salathé Noël K., Psychothérapie existentielle. Une perspective gestaltiste, Publication de l’Institut de Psychothérapie Gestalt-Existentielle, Genève, 1995